photo_graphisme 80 + 80 au pavillon carré baudoin

La contrainte de départ en amont de cette expo était la suivante : donner une photo d'auteur à un graphiste pour qu'il produise un travail d'auteur. Seul hic, on prend plus de plaisir à regarder les photos servant de matière première à cette démarche. Ces exercices de styles malheureux interrogent la légitimité de la réflexion et/ou la pertinence de le lecture d'une image par la majorité des graphistes. On assiste à des redites de sens, des ajouts de formes qui ferment le propos, bribent l'imagination, la lecture et l'interprétation. Pour la plupart des travaux nous sommes face à des donneurs de leçons prémachés plutôt qu'à une invitation sur le rapport image et design graphique. Quel message ajouté à des oeuvres photographiques dans le cadre d'une expo ? Que raconter, que créer pour sublimer une image qui se suffit à elle-même ? La mission n'était pas impossible car certains graphistes ont réussi, en s'appropriant l'image pour mieux la révélée. Et pour cela on remarque que ces propositions sont pleines d'humilité par rapport au média photographique, de respect et d'investissement dans les questions du rôle du graphiste. Ainsi, bravo à Alan Fletcher, 21x29,7, Romain Favre, Étienne Robial, Malte Martin, De Valence, Léa Vangelade, la Bonne Merveille, Chaïka, Serge Clément et Château rouge qui, selon moi, ont relevés ce difficile défi. Les rares travaux issue de commandes et présentés prennent une vraie dimension et un décalage quant au reste. En somme, il est bon parfois de montrer ce qu'il ne faut pas faire.